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Comment faire estimer vos antiquités : guide pratique pour héritiers et propriétaires

Chaque semaine, chez Baert Antiquités, nous rencontrons des personnes dans votre situation, souvent dépassées par l'ampleur de la tâche et ne sachant par où commencer.

Vous venez d’hériter de la maison familiale et découvrez un grenier rempli de vieux meubles ? Votre grand-mère vous a légué une commode qui « a de la valeur » selon la famille ? Vous avez trouvé un tableau poussiéreux dans votre cave et vous vous demandez s’il vaut quelque chose ? Vous n’êtes pas seul. Chaque semaine, chez Baert Antiquités, nous rencontrons des personnes dans votre situation, souvent dépassées par l’ampleur de la tâche et ne sachant par où commencer.

Ce guide pratique vous accompagnera pas à pas dans le processus d’estimation de vos objets anciens, de la découverte initiale jusqu’à la décision finale de conservation ou de vente. Que vous soyez en Wallonie ou en Flandre, à Bruxelles, Anvers, Gand, Bruges ou ailleurs en Belgique, les principes restent les mêmes.

Première étape : Ne rien jeter, ne rien toucher (ou presque)

La règle d’or : la patience

La première réaction face à un grenier encombré ou une cave remplie d’objets poussiéreux est souvent de vouloir « faire le ménage » rapidement. C’est l’erreur la plus courante et la plus coûteuse. Chaque année, des pièces de grande valeur finissent à la déchetterie parce que leurs propriétaires n’ont pas pris le temps de les examiner.

Prenons un exemple concret : en 2023, nous avons été appelés par une famille bruxelloise qui s’apprêtait à vider la maison d’un oncle décédé. Dans un coin du grenier, sous des cartons, se trouvait ce qu’ils pensaient être « une vieille armoire abîmée ». Il s’agissait en réalité d’une armoire liégeoise du XVIIIe siècle en noyer, certes nécessitant une restauration, mais d’une valeur estimée entre 8 000 et 12 000 euros. Sans notre intervention, cette pièce remarquable aurait disparu.

Ce qu’il ne faut surtout pas faire

Ne nettoyez pas énergiquement. Un meuble ancien tire une partie de sa valeur de sa patine naturelle, cette couche qui s’est formée au fil des décennies. Frotter vigoureusement avec des produits modernes peut détruire irrémédiablement cette patine et faire chuter la valeur de l’objet. Un simple dépoussiérage délicat avec un chiffon sec et doux suffit amplement.

Ne tentez pas de réparer vous-même. Ce pied de chaise qui bouge, cette poignée de tiroir décollée : la tentation est grande de sortir la colle et les outils. Résistez. Une réparation amateur, même bien intentionnée, peut diminuer considérablement la valeur d’un meuble ancien. Les collectionneurs et les professionnels préfèrent toujours un objet abîmé mais intact plutôt qu’un objet maladroitement réparé.

Ne peignez jamais un meuble ancien. Cela peut sembler évident, mais nous voyons régulièrement des pièces magnifiques recouvertes de peinture moderne. Décaper ensuite coûte cher et endommage souvent le bois d’origine.

Ne séparez pas les ensembles. Si vous trouvez six chaises qui vont ensemble, une série de gravures assorties, ou un service de table complet, gardez-les groupés. Un ensemble complet vaut souvent beaucoup plus que la somme de ses éléments séparés.

Ce que vous pouvez faire sans risque

Vous pouvez photographier les objets sous plusieurs angles avec votre téléphone. Ces photos seront utiles pour consulter un expert sans avoir à déplacer les pièces volumineuses.

Vous pouvez noter où vous avez trouvé chaque objet et s’il y a des histoires familiales associées. Ces informations de provenance peuvent avoir une grande importance pour l’estimation.

Vous pouvez chercher discrètement des marques, signatures ou inscriptions. Nous y reviendrons en détail plus loin.

Deuxième étape : Faire un inventaire visuel

Avant de contacter un professionnel, il est utile de savoir ce que vous possédez. Vous n’avez pas besoin de connaissances pointues, juste d’un peu de méthode.

Organisez votre inventaire par catégories

Créez une liste simple, pièce par pièce ou catégorie par catégorie :

Les meubles : armoires, commodes, tables, chaises, bibliothèques, secrétaires, buffets, lits, miroirs…

Les objets décoratifs : vases, sculptures, pendules, candélabres, lampes…

Les tableaux et gravures : peintures à l’huile, aquarelles, dessins, gravures encadrées…

La vaisselle et la céramique : services de table, plats décoratifs, faïences…

Les objets en métal : argenterie, bronzes, cuivres, étains…

Les textiles : tapisseries, tapis, dentelles, nappes anciennes…

Les livres anciens : éditions anciennes, livres illustrés, manuscrits…

Pour chaque objet ou groupe d’objets, notez simplement :

  • Une description basique (exemple : « grande armoire en bois foncé à deux portes »)
  • L’état général (bon, moyen, abîmé)
  • Les dimensions approximatives
  • L’emplacement (grenier, salon, cave…)
  • Quelques photos de l’ensemble et des détails

Cet inventaire, même sommaire, vous donnera une vision d’ensemble et facilitera grandement la discussion avec un expert.

Les applications et outils numériques

Plusieurs applications mobiles gratuites permettent aujourd’hui de créer des inventaires photographiques simples. Vous pouvez utiliser Google Photos avec des albums dédiés, ou des applications spécialisées comme Sortly ou Nest Egg. L’essentiel est de pouvoir retrouver facilement vos photos et de les partager si nécessaire.

Attention toutefois aux applications d’identification automatique par intelligence artificielle qui promettent d’estimer vos objets en les photographiant. Ces outils, bien qu’intéressants, sont encore très imprécis et peuvent vous induire en erreur. Ils ne remplaceront jamais l’œil d’un expert humain.

Troisième étape : Rechercher les indices de valeur

Certains indices visibles peuvent vous donner une première idée de l’intérêt potentiel d’un objet. Attention : la présence de ces indices ne garantit pas une grande valeur, mais leur absence ne signifie pas non plus que l’objet est sans intérêt.

Les signatures et marques sur les meubles

Les estampilles : Sur les meubles français du XVIIIe siècle, les ébénistes devaient apposer leur marque (estampille) sur leurs créations. Cette marque, généralement imprimée au fer chaud dans le bois, se trouve souvent à l’arrière du meuble, sous les tiroirs ou à l’intérieur. Elle ressemble à un tampon avec un nom ou des initiales.

En Belgique, l’estampillage n’était pas obligatoire, ce qui rend l’attribution plus difficile. Néanmoins, certains ébénistes belges signaient leurs œuvres, particulièrement à Bruxelles et à Liège.

Les étiquettes et inscriptions : Parfois, on trouve des étiquettes en papier collées, des inscriptions à la craie ou au crayon, des numéros d’inventaire. Ne les enlevez surtout pas ! Ces marques peuvent indiquer une provenance (château, institution) ou une participation à une exposition, augmentant considérablement la valeur.

Les numéros gravés : Des numéros gravés ou écrits à l’encre sur différentes parties d’un meuble indiquent souvent qu’il s’agit d’un meuble à plusieurs éléments qui ont été numérotés pour faciliter le remontage. C’est un signe de qualité et d’ancienneté.

Les signatures sur les tableaux et gravures

Pour les peintures, la signature se trouve généralement en bas à droite ou à gauche du tableau. Attention : une signature ne garantit pas l’authenticité. Les faussaires savent parfaitement imiter les signatures des maîtres anciens.

Photographiez la signature en gros plan, mais photographiez aussi :

  • Le revers de la toile (on y trouve parfois des cachets, étiquettes d’expositions, marques de galeries)
  • Le cadre (qui peut avoir sa propre valeur et porter des informations)
  • La texture de la peinture en lumière rasante

Ne tentez jamais de nettoyer vous-même un tableau ancien. Le vernis jauni que vous voudriez enlever fait peut-être partie intégrante de l’œuvre, et un nettoyage amateur peut causer des dégâts irréversibles.

Les poinçons sur l’argenterie

L’argenterie ancienne porte des poinçons (petites marques frappées dans le métal) qui indiquent :

  • Le titre de l’argent (proportion d’argent pur dans l’alliage)
  • Le lieu de fabrication
  • L’orfèvre
  • Parfois la date

Ces poinçons sont minuscules et nécessitent souvent une loupe pour être lus. Photographiez-les avec le mode macro de votre téléphone ou avec une loupe. Leur déchiffrage nécessite généralement l’expertise d’un professionnel, mais leur simple présence indique un objet de qualité.

Les marques sur la céramique et la porcelaine

Le dessous des objets en céramique porte souvent des marques de manufactures. Les plus célèbres sont les marques de Delft (Pays-Bas), de Tournai (Belgique), de Sèvres (France), ou des manufactures allemandes comme Meissen.

Là encore, attention : ces marques sont très souvent imitées ou copiées. Une assiette portant une marque « Delft » n’est pas nécessairement ancienne ni de grande valeur. Seul un expert peut faire la différence entre un original et une reproduction.

Les matériaux : quelques indices

Le bois : Les meubles anciens de qualité sont généralement en bois massif (chêne, noyer, acajou, palissandre). Si vous voyez des motifs de bois qui se répètent parfaitement, il s’agit probablement de placage ou de contreplaqué moderne.

Le métal : L’argenterie ancienne est lourde. Les bronzes anciens ont une patine caractéristique. Les ferrures (poignées, serrures) anciennes sont forgées à la main et présentent des irrégularités charmantes, contrairement aux pièces modernes coulées en série.

Le marbre : Les dessus de commodes ou de tables en marbre ancien sont lourds, épais et souvent légèrement irréguliers. Le marbre moderne est généralement plus fin et parfaitement plan.

Quatrième étape : Comprendre la différence entre estimation et expertise

Beaucoup de gens confondent ces deux termes. Il est important de comprendre la différence pour savoir ce dont vous avez besoin.

L’estimation orale gratuite

C’est le service que propose la plupart des antiquaires, dont Baert Antiquités. Vous apportez votre objet (ou vous nous envoyez des photos de qualité) et nous vous donnons notre avis sur :

  • La période approximative
  • Le style
  • Les matériaux
  • L’état de conservation
  • Une fourchette de valeur marchande

Cette estimation orale est gratuite ou facturée modestement (généralement 20-50 euros pour un déplacement ou une consultation détaillée). Elle n’a pas de valeur juridique mais suffit dans la plupart des situations courantes :

  • Vous voulez savoir si vos objets ont de la valeur avant de décider quoi en faire
  • Vous envisagez de vendre et voulez connaître un prix approximatif
  • Vous êtes simplement curieux

Chez Baert Antiquités, nous recevons régulièrement des personnes pour des estimations orales. Nous prenons le temps d’examiner les objets, de répondre aux questions et de donner des conseils sur la conservation ou la restauration éventuelle. Cette démarche fait partie de notre mission de service et de préservation du patrimoine.

L’expertise écrite payante

C’est un document officiel, rédigé par un expert reconnu, qui décrit minutieusement l’objet, l’authentifie (dans la mesure du possible) et donne une valeur estimée. Cette expertise est payante (de 100 à plusieurs milliers d’euros selon la complexité) et nécessaire dans certains cas précis :

  • Déclaration de succession pour l’administration fiscale
  • Partage entre héritiers nécessitant des valeurs officielles
  • Assurance d’objets de grande valeur
  • Vente aux enchères d’œuvres importantes
  • Contentieux juridique

Pour les objets courants (mobilier du XIXe siècle, objets décoratifs de valeur modeste), l’expertise écrite n’est généralement pas nécessaire. Pour les pièces exceptionnelles (tableaux de maîtres, meubles estampillés rares, orfèvrerie précieuse), elle est indispensable.

Nous pouvons vous orienter vers des experts assermentés selon vos besoins spécifiques, tout en vous proposant notre propre service d’estimation pour les cas standards.

L’estimation pour assurance

Si vous possédez des objets de valeur significative (au-delà de 5 000 euros par pièce), votre assurance habitation standard ne les couvrira probablement pas en cas de vol, incendie ou dégât des eaux. Vous aurez besoin d’une extension de garantie « objets de valeur » qui nécessite une estimation.

Cette estimation pour assurance doit généralement être mise à jour tous les 5 à 10 ans, car le marché de l’art évolue. Un meuble estimé 8 000 euros il y a 15 ans peut valoir aujourd’hui 12 000 ou au contraire 5 000 euros selon les fluctuations du marché.

Cinquième étape : Préparer la visite chez l’antiquaire

Vous avez décidé de consulter un professionnel ? Voici comment optimiser cette démarche.

Les documents à préparer (si vous les avez)

Factures d’achat anciennes : Si l’objet a été acheté dans une galerie ou une salle des ventes, la facture d’origine est précieuse. Elle donne une provenance documentée et parfois une première estimation.

Photographies anciennes : Des photos de famille montrant l’objet dans son contexte d’origine peuvent être intéressantes, surtout si elles sont datées.

Correspondances ou documents familiaux : Une lettre mentionnant l’achat du meuble, un testament citant spécifiquement l’objet, un inventaire notarié : tous ces documents enrichissent l’histoire de la pièce.

Expertises antérieures : Si l’objet a déjà été expertisé, même il y a longtemps, apportez le document.

Historique de restauration : Si vous savez que l’objet a été restauré, toute information sur quand, par qui et ce qui a été fait est utile.

N’ayez pas d’inquiétude si vous ne possédez aucun de ces documents. La grande majorité des objets anciens n’ont pas de documentation associée, et cela ne les empêche pas d’être estimés.

Les informations orales à partager

Racontez ce que vous savez de l’histoire de l’objet, même si cela vous semble anecdotique :

  • « Cette armoire était dans la ferme de mon arrière-grand-père dans le Brabant wallon »
  • « Ma grand-mère disait que ce tableau avait été acheté à Paris en 1920 »
  • « Ces chaises ont toujours été dans le salon de la maison familiale à Gand »

Ces informations, même imprécises, donnent un contexte géographique et temporel qui peut orienter l’estimation. L’histoire orale familiale, même si elle comporte parfois des imprécisions ou des embellissements, contient souvent un fond de vérité utile.

Comment photographier vos objets si vous ne pouvez pas les déplacer

Pour les meubles volumineux ou les objets fragiles, il est souvent préférable d’envoyer d’abord des photos à l’antiquaire plutôt que de tenter un transport hasardeux.

Voici comment faire de bonnes photos avec un simple smartphone :

Pour un meuble :

  • Une photo de face, bien centrée
  • Une photo de chaque côté
  • Une photo de l’arrière (on y trouve souvent des informations importantes)
  • Une photo de l’intérieur (ouvrez les portes, les tiroirs)
  • Des photos rapprochées des détails : poignées, serrures, sculptures, pieds
  • Une photo montrant l’ensemble du meuble dans son contexte pour évaluer les dimensions
  • Des photos rapprochées de toutes les marques, étiquettes ou inscriptions

Pour un tableau :

  • Une photo de face, en lumière naturelle (près d’une fenêtre mais pas en plein soleil)
  • Une photo du revers avec le châssis
  • Une photo rapprochée de la signature si elle existe
  • Une photo du cadre
  • Si possible, une photo en lumière rasante (lampe de côté) qui montre le relief de la peinture

Pour un objet :

  • Plusieurs angles différents
  • Une photo avec un objet de référence pour l’échelle (pièce de monnaie, mètre ruban)
  • Dessous et dessus
  • Gros plan sur les marques ou signatures

Prenez vos photos en pleine lumière naturelle, sans flash. Évitez les photos floues, trop sombres ou prises de trop loin. Une dizaine de photos nettes valent mieux que cinquante photos médiocres.

À quoi s’attendre lors de la consultation

Chez Baert Antiquités, voici comment se déroule généralement une consultation d’estimation :

Accueil et écoute : Nous prenons d’abord le temps d’écouter votre histoire. D’où viennent les objets ? Que savez-vous de leur histoire ? Quel est votre projet (vendre, conserver, assurer) ?

Examen des objets : Nous examinons chaque pièce attentivement, en vous expliquant ce que nous observons. Nous recherchons les signes d’authenticité, évaluons l’état, identifions le style et la période.

Explications pédagogiques : Nous ne nous contentons pas de donner un chiffre. Nous expliquons pourquoi un objet a de la valeur (ou n’en a pas), ce qui fait sa particularité, dans quel contexte il a été créé. Cette dimension pédagogique nous tient à cœur.

Estimation chiffrée : Nous donnons une fourchette de valeur réaliste, en distinguant :

  • La valeur de remplacement (pour l’assurance) : ce qu’il faudrait payer pour racheter un objet équivalent
  • La valeur de vente en galerie : ce qu’un antiquaire pourrait en demander
  • Le prix de reprise : ce que nous pourrions vous proposer si vous souhaitiez nous le vendre
  • Le prix en vente aux enchères : la fourchette d’estimation pour une vente publique

Conseils personnalisés : Selon votre situation, nous vous conseillons sur la meilleure option : conserver et restaurer, vendre en galerie, présenter en vente aux enchères, ou parfois même donner à une institution si l’objet a un intérêt patrimonial mais peu de valeur marchande.

Cette consultation dure généralement entre 30 minutes et 2 heures selon le nombre et la complexité des objets. Nous ne vous pressons jamais et prenons le temps nécessaire pour que vous repartiez avec des informations claires et utiles.

Sixième étape : Interpréter les résultats de l’estimation

Vous avez fait estimer vos objets. Comment comprendre et utiliser ces informations ?

Comprendre les fourchettes de prix

Vous remarquerez qu’un expert donne rarement un prix unique et précis, mais plutôt une fourchette (exemple : « entre 3 000 et 4 000 euros »). C’est normal et même souhaitable pour plusieurs raisons :

Le marché de l’art n’est pas une science exacte. Deux collectionneurs peuvent évaluer différemment le même objet selon leurs goûts personnels, l’urgence de leur désir d’acquisition, leur budget disponible.

L’état de conservation influence le prix dans cette fourchette. Un meuble en excellent état se vendra dans le haut de la fourchette, un meuble nécessitant des restaurations dans le bas.

Le lieu et le mode de vente jouent aussi. Un même objet peut atteindre des prix différents selon qu’il est vendu en galerie privée, en vente aux enchères locale, ou en vente aux enchères internationale spécialisée.

Quand l’estimation est décevante

Il arrive souvent que les objets auxquels on attribuait une grande valeur sentimentale ou dont on pensait qu’ils valaient une fortune se révèlent avoir une valeur marchande modeste. C’est une déception fréquente et normale.

Les « légendes familiales » : « Ce tableau vient de l’héritage d’un oncle riche qui le tenait d’un marquis… » Ces histoires familiales, transmises de génération en génération, s’embellissent souvent avec le temps. La réalité est généralement plus prosaïque.

Les reproductions : Au XIXe et au début du XXe siècle, on fabriquait énormément de reproductions de meubles anciens ou de tableaux de maîtres. Ces copies, qui ont aujourd’hui elles-mêmes 100 ou 150 ans, sont souvent confondues avec des originaux par les non-spécialistes.

Le mobilier du XIXe et début XXe siècle : Ce mobilier, bien que réellement ancien (plus de 100 ans), a été produit en très grandes quantités. Il y a aujourd’hui plus d’offre que de demande pour ces pièces, ce qui maintient les prix bas, sauf pour les pièces exceptionnelles.

Les objets « démodés » : Certains styles, très prisés il y a 30 ou 40 ans, sont aujourd’hui moins recherchés. Les goûts évoluent, et le marché suit.

Une valeur marchande modeste ne signifie pas que vous devez vous débarrasser de l’objet. La valeur sentimentale, la beauté, l’utilité quotidienne, la qualité de fabrication : tous ces éléments comptent aussi. Un meuble de famille estimé à 300 euros peut avoir plus de valeur à vos yeux qu’un meuble anonyme valant 3 000 euros.

Quand l’estimation est une bonne surprise

À l’inverse, il arrive régulièrement que des objets considérés comme sans intérêt se révèlent précieux. Ces « bonnes surprises » sont l’un des aspects les plus gratifiants de notre métier.

Récemment, une dame de Malines nous a contactés pour estimer « de vieilles chaises de cuisine » qu’elle s’apprêtait à donner. Il s’agissait en fait de chaises Louis XV estampillées, d’une valeur unitaire de 800 à 1 200 euros. L’ensemble des six chaises a finalement été vendu 6 500 euros lors d’une vente aux enchères.

Un autre exemple : un monsieur d’Anvers a découvert dans sa cave, derrière des cartons, une série de gravures qu’il pensait sans valeur. Après examen, nous avons identifié des gravures de Rembrandt (certes des tirages anciens et non des états rares, mais authentiques), estimées entre 800 et 1 500 euros pièce.

Ces découvertes montrent l’importance de faire examiner les objets par un professionnel avant de s’en séparer.

Septième étape : Décider quoi faire après l’estimation

Une fois que vous connaissez la valeur de vos objets, plusieurs options s’offrent à vous.

Conserver

C’est le choix le plus simple si vous avez de l’affection pour les objets, si vous avez la place de les garder, et si leur valeur n’est pas si importante qu’elle nécessite des mesures de sécurité particulières.

Dans ce cas, nous vous conseillons sur :

  • L’entretien régulier (dépoussiérage, cire naturelle pour les meubles en bois)
  • Les conditions de conservation (éviter l’humidité excessive, les variations de température, la lumière directe du soleil)
  • L’opportunité d’une restauration légère
  • L’assurance si la valeur le justifie

N’oubliez pas de transmettre à vos héritiers les informations sur la valeur des objets. Beaucoup de pertes patrimoniales surviennent à la génération suivante, quand les descendants ignorent ce qu’ils possèdent.

Vendre en galerie ou à un antiquaire

Si vous décidez de vendre, la vente à un antiquaire est la solution la plus simple et la plus rapide. Chez Baert Antiquités, voici comment cela fonctionne :

Après l’estimation, si vous souhaitez vendre et que les objets correspondent à notre domaine d’expertise, nous vous faisons une offre d’achat ferme. Cette offre est généralement inférieure à l’estimation « valeur galerie » que nous vous avions donnée, pour une raison simple : nous devons ensuite restaurer si nécessaire, stocker, présenter et vendre l’objet, ce qui implique des coûts et des risques.

En moyenne, notre offre d’achat représente 40 à 60% de la valeur de revente finale, selon l’état de l’objet et le travail qu’il nécessite. Cela peut sembler peu, mais cette solution présente des avantages importants :

  • Paiement immédiat
  • Aucun frais pour vous
  • Pas d’incertitude sur le prix final
  • Enlèvement organisé par nos soins
  • Transaction simple et rapide

Cette option convient particulièrement si vous avez besoin de liquider rapidement (fin de bail, frais de succession à payer) ou si vous ne voulez pas vous occuper de la logistique de vente.

Vendre aux enchères

Pour les objets de valeur significative (généralement au-delà de 1 000 euros), la vente aux enchères peut être plus avantageuse.

Comment ça fonctionne :

Vous nous confiez vos objets en mandat (contrat de vente). Nous fixons ensemble une estimation basse et haute et un prix de réserve (prix minimum en dessous duquel l’objet ne sera pas vendu).

Nous photographions professionnellement les objets, les décrivons précisément et les incluons dans le catalogue de vente (papier et en ligne).

Les objets sont exposés avant la vente pour permettre aux acheteurs potentiels de les examiner.

Le jour de la vente, votre objet est présenté. S’il atteint ou dépasse le prix de réserve, il est vendu au plus offrant. Sinon, il vous est restitué.

Les frais :

Les ventes aux enchères impliquent des frais, généralement :

  • Commission du vendeur : 10 à 20% du prix d’adjudication (le prix auquel l’objet est vendu)
  • Assurance et photographie : parfois quelques dizaines d’euros
  • Les frais de transport si vous ne pouvez pas apporter les objets vous-même

Avantages des enchères :

  • Prix potentiellement plus élevé que la vente directe, surtout pour les pièces rares qui peuvent susciter une compétition entre acheteurs
  • Transparence totale du processus
  • Visibilité importante : nos catalogues sont consultés par des centaines de collectionneurs
  • Expertise et présentation professionnelles valorisant l’objet

Inconvénients :

  • Délai : plusieurs semaines ou mois entre le dépôt et la vente
  • Incertitude : l’objet peut ne pas se vendre si le prix de réserve n’est pas atteint
  • Frais même en cas de non-vente (selon les maisons)
  • Paiement différé : vous recevez le produit de la vente 3 à 4 semaines après la vente

Donner ou léguer

Si vos objets ont un intérêt patrimonial mais une faible valeur marchande, ou si vous souhaitez qu’ils restent accessibles au public, le don à une institution (musée, fondation) est une option généreuse.

Les musées belges acceptent les dons mais sont sélectifs : ils n’ont ni l’espace ni les moyens de tout conserver. Votre don doit correspondre à leurs collections et à leur mission.

Nous pouvons vous aider à identifier les institutions susceptibles d’être intéressées par vos objets. Un don à un musée reconnu peut donner lieu à une réduction fiscale selon la législation en vigueur.

Partager entre héritiers

Lors d’une succession, le partage des objets de valeur entre plusieurs héritiers peut être source de tensions. L’estimation professionnelle permet un partage équitable.

Nous recommandons :

  • Une estimation écrite officielle si les sommes en jeu sont importantes
  • Un partage par tirage au sort des lots de valeur équivalente plutôt que des disputes sur chaque objet
  • La vente aux enchères suivie d’un partage du produit si aucun accord n’est possible sur la répartition physique des objets

Cas particuliers et situations spécifiques

Les très grands volumes (maisons entières)

Si vous devez vider entièrement une maison familiale remplie d’objets, la tâche peut sembler insurmontable. Chez Baert Antiquités, nous proposons un service d’évaluation globale et de rachat d’ensemble.

Nous nous déplaçons (en Wallonie, à Bruxelles et dans les principales villes flamandes), nous examinons l’ensemble du contenu, et nous faisons une offre pour tout ce qui nous intéresse. Pour le reste, nous pouvons vous orienter vers des brocanteurs ou des services de débarras fiables.

Ce service est particulièrement utile quand il faut vider rapidement (avant la vente d’un bien immobilier) et que les héritiers habitent loin ou n’ont pas le temps de s’occuper de trier et vendre pièce par pièce.

Les objets fragiles ou très volumineux

Certains objets posent des problèmes pratiques : un lustre ancien en cristal, une grande bibliothèque en plusieurs éléments, un vitrail ancien, une statue monumentale…

Pour ces pièces, nous pouvons :

  • Venir sur place pour l’estimation (nos déplacements couvrent la Wallonie et la Flandre)
  • Organiser l’enlèvement avec du personnel spécialisé et le matériel adapté
  • Coordonner avec des restaurateurs pour des interventions sur place si nécessaire

Ne tentez jamais de démonter vous-même un objet complexe ou de le transporter sans protection adéquate. Les dégâts causés lors d’un transport amateur peuvent être considérables et irréversibles.

Les objets à valeur incertaine : l’importance de la prudence

Parfois, nous ne pouvons pas être catégoriques lors d’une première estimation. Un tableau peut nécessiter une analyse plus approfondie, un meuble peut présenter des caractéristiques inhabituelles qui demandent des recherches complémentaires.

Dans ces cas, nous le disons clairement et nous vous recommandons :

  • Des analyses complémentaires (expertise d’un spécialiste pointu, examens techniques)
  • Un délai de réflexion avant toute décision de vente
  • Une mise en vente avec réserve élevée pour éviter de brader une pièce potentiellement importante

Cette prudence et cette honnêteté font partie de notre éthique professionnelle. Nous préférons avouer une incertitude plutôt que de donner une estimation hasardeuse qui pourrait vous induire en erreur.

Les pièges à éviter

Les « experts » autoproclamés

Le titre d’expert en art n’est pas protégé en Belgique. N’importe qui peut se déclarer expert. Méfiez-vous des personnes qui :

  • Se présentent spontanément à votre porte après avoir « entendu dire » que vous avez des objets à vendre
  • Vous pressent de vendre immédiatement « avant que le marché ne baisse »
  • Vous proposent des prix défiant toute concurrence pour des objets prétendument exceptionnels
  • Refusent de vous donner une estimation écrite ou des références vérifiables

Privilégiez les professionnels établis, membres d’organisations professionnelles reconnues, disposant d’une galerie ou d’une salle de vente physique, et dont vous pouvez vérifier la réputation.

Les achats impulsifs lors de visites à domicile

Certaines personnes peu scrupuleuses proposent de « débarrasser gratuitement » des maisons en échange de la possibilité d’emporter ce qui les intéresse. Ils identifient les pièces de valeur, les emportent « gratuitement », et laissent derrière eux ce qui ne vaut rien… mais que vous devrez finalement faire évacuer à vos frais.

Ne signez jamais un accord définitif lors d’une première visite. Prenez le temps de la réflexion, consultez éventuellement un deuxième avis, et n’acceptez une offre que si vous la trouvez équitable après mûre réflexion.

La précipitation

La précipitation est l’ennemi du bon jugement. Même si vous avez des contraintes de temps (vente imminente d’une propriété, frais urgents à payer), prenez au minimum quelques jours pour :

  • Faire estimer les objets par un professionnel fiable
  • Comparer éventuellement plusieurs offres d’achat
  • Vous renseigner sur les prix du marché pour les catégories d’objets que vous possédez
  • Consulter les autres héritiers si la succession est partagée

Les décisions prises dans l’urgence sont rarement les meilleures.

Les spécificités régionales en Belgique

Notre expérience tant en Wallonie qu’en Flandre nous a appris que le marché de l’art présente des particularités régionales qu’il est utile de connaître.

Les préférences wallonnes

En Wallonie, et particulièrement dans la région liégeoise, le mobilier d’apparat des XVIIIe et début XIXe siècles (commodes, secrétaires, bureaux) bénéficie d’une forte demande locale. Les collectionneurs wallons apprécient les pièces de leur région et sont souvent prêts à payer un prix plus élevé pour un meuble de provenance wallonne documentée.

Les préférences flamandes

En Flandre, à Bruges, Gand, Anvers, nous constatons une préférence marquée pour le mobilier en chêne massif, les grandes armoires (« kasten ») et les pièces de facture sobre mais solide. Le mobilier très orné ou le style rococo exubérant sont généralement moins prisés que les lignes plus épurées.

Le marché bruxellois

Bruxelles, carrefour entre nord et sud, présente un marché plus international et éclectique. Nous bénéficions de cette position stratégique et attirons des acheteurs des deux communautés linguistiques ainsi que des collectionneurs étrangers.

Ces différences régionales peuvent influencer le prix final d’un objet. Un meuble liégeois se vendra peut-être mieux à Liège qu’à Bruges, et inversement. C’est l’une des raisons pour lesquelles notre implantation tant en Wallonie qu’en Flandre nous permet d’optimiser la valorisation des objets qui nous sont confiés.

Conseils pratiques pour les cas fréquents

« J’ai hérité d’une maison pleine d’objets et je ne sais pas par où commencer »

  1. Ne jetez rien avant d’avoir fait examiner au moins les meubles principaux et les objets visiblement anciens
  2. Faites des photos générales de chaque pièce
  3. Contactez-nous pour une visite préliminaire : nous identifierons ce qui mérite une attention particulière
  4. Procédez par étapes : d’abord les objets de valeur potentielle, ensuite le reste

« Je dois vider rapidement pour la vente de la maison »

  1. Contactez-nous dès que possible, idéalement plusieurs semaines avant l’échéance
  2. Nous pouvons organiser une visite rapide et faire une offre globale pour gagner du temps
  3. Nous gérons l’enlèvement complet de ce qui nous intéresse
  4. Nous pouvons vous recommander des services de débarras fiables pour le reste

« J’ai un objet qui pourrait avoir de la valeur mais je ne suis pas sûr »

  1. Envoyez-nous des photos de qualité par email ou via WhatsApp
  2. Nous vous donnons un premier avis dans les 48 heures
  3. Si l’objet semble intéressant, nous organisons un rendez-vous pour un examen détaillé
  4. Cette consultation préliminaire par photo est gratuite

« Je voudrais vendre mais je suis très attaché sentimentalement à certains objets »

C’est un dilemme fréquent et tout à fait compréhensible. Nos conseils :

  1. Conservez les objets auxquels vous tenez vraiment, même si leur valeur marchande est importante. L’argent ne compense pas toujours la valeur affective.
  2. Prenez des photos détaillées avant de vous séparer d’objets de famille : ces images préserveront la mémoire.
  3. Vendez en priorité les pièces qui vous laissent indifférent, même si elles ont de la valeur.
  4. Ne culpabilisez pas : vendre un héritage ne signifie pas trahir la mémoire familiale. Les objets continueront leur vie chez d’autres personnes qui les apprécieront.

L’engagement de Baert Antiquités

Notre métier ne se résume pas à acheter et revendre des objets anciens. Nous nous considérons comme des gardiens temporaires du patrimoine mobilier belge, avec une responsabilité tant envers les objets eux-mêmes qu’envers les personnes qui nous les confient.

Notre approche en Wallonie

Depuis des décennies, nous avons développé une connaissance approfondie du patrimoine mobilier wallon, particulièrement le mobilier liégeois et brabançon. Cette expertise nous permet d’identifier et de valoriser les particularités régionales que d’autres pourraient négliger.

Notre expansion en Flandre

Notre récente implantation dans les principales villes flamandes (Bruges, Gand, Anvers, Malines, Louvain) répond à une volonté de proposer notre expertise à l’ensemble du territoire belge. Nous avons investi du temps dans la compréhension des spécificités du mobilier flamand et des attentes des collectionneurs du nord du pays.

Notre disponibilité

Que vous soyez à Liège, Namur, Bruxelles, Louvain, Anvers, Gand ou Bruges, nous sommes disponibles pour :

  • Des estimations orales en galerie ou à domicile
  • Des conseils sur la conservation et la restauration
  • Des rachats d’objets ou d’ensembles
  • Des mises en vente aux enchères
  • Simplement répondre à vos questions, même si vous ne comptez ni vendre ni acheter

N’hésitez pas à nous contacter. Notre métier est aussi une passion, et nous prenons plaisir à partager nos connaissances et à accompagner les personnes dans leur découverte ou leur gestion du patrimoine familial.

Conclusion : L’estimation, première étape d’une relation avec votre patrimoine

Faire estimer des antiquités n’est pas seulement une démarche utilitaire en vue d’une vente. C’est souvent le début d’une meilleure connaissance et d’une nouvelle relation avec des objets qui ont traversé le temps.

Nous avons vu des personnes redécouvrir l’histoire familiale à travers un meuble, comprendre le savoir-faire de leurs ancêtres en examinant la qualité d’un travail artisanal, ou simplement développer un goût pour les objets anciens qu’elles ignoraient posséder.

Que l’estimation révèle une fortune insoupçonnée ou confirme une valeur modeste, elle apporte toujours des connaissances précieuses. Elle permet de prendre des décisions éclairées : conserver et transmettre, vendre pour financer d’autres projets, ou parfois offrir à une institution qui perpétuera la mémoire de l’objet.

Chez Baert Antiquités, nous sommes là pour vous accompagner dans cette démarche, avec le professionnalisme d’experts rodés et la passion de véritables amoureux du patrimoine belge. De la Wallonie à la Flandre, nous mettons notre expertise bilingue et notre réseau étendu au service de votre patrimoine familial.

N’attendez pas qu’il soit trop tard. Trop d’objets précieux disparaissent chaque année par méconnaissance de leur valeur. Un simple contact, une visite, quelques photos envoyées : c’est parfois tout ce qu’il faut pour sauver de l’oubli des pièces remarquables et pour vous permettre de faire les bons choix concernant votre héritage culturel et familial.